Comment les entreprises peuvent réduire leur empreinte carbone : guide pratique

 

Temps de lecture : 7 minutes

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En tant qu’entreprise, vous vous demandez peut-être : comment réduire votre empreinte carbone ?
C’est une question essentielle. Des émissions de Scope 1 et 2 liées à vos opérations, aux émissions de Scope 3 tout au long de votre chaîne de valeur, chaque étape offre des opportunités pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, respecter les réglementations et renforcer votre compétitivité.

Ce guide vous propose une démarche structurée, étape par étape. Nous commençons par expliquer comment mesurer vos émissions de référence, puis fixer des objectifs fondés sur la science et mettre en œuvre un plan d’action pour la transition climatique. Vous découvrirez comment améliorer l’efficacité énergétique, passer aux énergies renouvelables, adopter des achats responsables, réduire les émissions liées aux déplacements et mettre en place des pratiques d’économie circulaire. Nous verrons aussi comment mobiliser vos équipes, trouver des financements et suivre vos progrès dans le temps.

À la fin, vous disposerez d’une feuille de route claire pour réduire votre empreinte carbone et accélérer votre trajectoire de décarbonation.

 

 

1. Commencez par calculer votre empreinte carbone

 

Réduire son empreinte carbone commence par la mesurer. Évaluez vos émissions dans les trois périmètres :

  • Scope 1 – émissions directes provenant de sources détenues ou contrôlées (chaudières, fours, véhicules de l’entreprise)
  • Scope 2 – émissions indirectes liées à l’électricité, à la chaleur ou à la vapeur achetées
  • Scope 3 – toutes les autres émissions indirectes sur l’ensemble de la chaîne de valeur (activités des fournisseurs, distribution, utilisation des produits, déchets)

Utilisez une méthode de comptabilité carbone reconnue, comme le GHG Protocol. Un logiciel de gestion du carbone permet de centraliser les données issues des factures, relevés énergétiques et questionnaires fournisseurs. En cas de données incomplètes, utilisez des estimations prudentes et affinez-les au fil du temps.

Établir une année de référence vous permettra de suivre vos progrès et de vous comparer à vos pairs. Dans de nombreuses entreprises, le Scope 3 peut représenter jusqu’à 90 % des émissions totales — d’où l’importance de l’engagement des fournisseurs et d’une politique d’achats responsables.

 

 

2. Fixez des objectifs fondés sur la science

 

Une fois vos émissions de référence établies, fixez des objectifs alignés sur la limitation du réchauffement à 1,5 °C. Ces objectifs doivent être spécifiques, mesurables, atteignables, pertinents et limités dans le temps (SMART) :

  • définir des étapes intermédiaires (ex. : -50 % d’ici 2030, neutralité carbone d’ici 2050)
  • élaborer un plan d’action pour la transition climatique détaillant chaque mesure, la responsabilité associée et les échéances
  • intégrer le suivi dans vos tableaux de bord de gestion pour garantir la responsabilité

Les objectifs sont plus efficaces lorsqu’ils influencent les décisions à tous les niveaux, des achats aux politiques RH.

 

 

3. Efficacité énergétique et gestion des bâtiments

 

Moderniser vos installations offre des réductions immédiates de carbone et de coûts :

  • améliorer l’isolation et les vitrages pour limiter les pertes de chaleur en hiver et les gains thermiques en été
  • remplacer l’éclairage par des LED avec commandes intelligentes
  • optimiser les systèmes CVC (chauffage, ventilation, climatisation) grâce à un entretien régulier, au zonage et aux contrôles automatisés
  • installer un système de suivi énergétique pour repérer les inefficacités en temps réel

Ces mesures ont souvent un retour sur investissement de 2 à 5 ans et permettent de réduire à la fois les émissions et les factures d’énergie.

 

 

4. Passez aux énergies renouvelables

 

La transition vers les énergies renouvelables peut réduire fortement les émissions de Scope 2 :

  • choisir des contrats d’électricité verte certifiée auprès de fournisseurs locaux
  • signer des contrats d’achat direct d’électricité renouvelable (PPA) pour sécuriser des prix stables
  • installer des panneaux solaires en toiture si vous possédez vos locaux, ou rejoindre des projets solaires collectifs si vous louez
  • acheter des garanties d’origine (GO ou REGOs) pour certifier la provenance

Alignez si possible la durée de vos contrats sur vos objectifs de décarbonation pour plus de cohérence à long terme.

 

 

5. Mobilité durable et politique de déplacements

 

Les politiques de transport peuvent réduire une part importante des émissions opérationnelles :

  • interdire les vols pour les trajets de moins de 3 heures et privilégier le train (jusqu’à 90 % d’émissions en moins)
  • subventionner les transports publics et aménager des stationnements vélo sécurisés
  • remplacer les véhicules de service par des modèles électriques ou hybrides et installer des bornes de recharge
  • privilégier la visioconférence pour les réunions inter-sites

Ces mesures réduisent les émissions, les coûts, et améliorent le bien-être des salarié·es.

 

 

6. Chaîne d’approvisionnement et achats responsables

 

L’engagement des fournisseurs est essentiel pour réduire le Scope 3 :

  • intégrer des critères environnementaux dans les politiques d’achat et les contrats fournisseurs
  • demander aux fournisseurs de partager leurs données d’émissions et leur fournir des outils ou formations pour les améliorer
  • privilégier ceux qui utilisent des énergies renouvelables ou ont fixé des objectifs fondés sur la science
  • collaborer sur des projets communs d’efficacité ou de conception de produits moins émetteurs

Cela renforce la responsabilité partagée et crée des relations d’affaires plus durables.

 

 

7. Economie circulaire et réduction des déchets

 

Les principes d’économie circulaire réduisent les émissions liées aux matériaux et aux déchets :

  • concevoir des produits et emballages avec moins de matériaux et faciles à recycler
  • mettre en place des systèmes de réemploi ou de reconditionnement
  • trier les déchets sur site et collaborer avec des recycleurs fiables
  • former le personnel à identifier les opportunités de réduction des déchets au quotidien

Réduire à la source coûte généralement moins cher que gérer les déchets après coup.

 

 

8. Solutions numériques et IT

 

Les opérations IT peuvent consommer plus d’énergie que prévu :

  • migrer vers des fournisseurs cloud alimentés en énergies renouvelables et dotés d’infrastructures efficaces
  • regrouper et désactiver les serveurs ou équipements inutilisés
  • activer la mise en veille automatique sur tous les appareils
  • encourager le télétravail avec un équipement économe en énergie

Même de petits ajustements peuvent générer des économies importantes à grande échelle.

 

 

9. Engagement des salarié·es et gouvernance interne

 

Le changement de comportement est clé pour la réussite à long terme :

  • proposer une formation à la durabilité adaptée à chaque rôle
  • créer des “équipes vertes” pour porter les initiatives et recueillir des idées
  • valoriser publiquement les réussites et intégrer des indicateurs environnementaux dans les évaluations
  • communiquer régulièrement sur les progrès et les difficultés

Des équipes impliquées et formées sont plus innovantes et motivées.

 

 

10. Suivi, reporting et vérification

 

Un suivi régulier garantit que vous restez sur la bonne trajectoire :

  • utiliser un logiciel de gestion du carbone pour un suivi en temps réel
  • publier un rapport annuel de durabilité aligné sur des cadres reconnus (CDP, CSRD, SECR)
  • organiser des revues internes trimestrielles et ajuster les stratégies si nécessaire
  • faire vérifier vos données par un tiers pour renforcer la crédibilité

La transparence renforce la confiance des clients, investisseurs et régulateurs.

 

 

Contributions carbone : avantages, limites et bonnes pratiques

 

Même après avoir maximisé vos réductions internes, certaines émissions resteront inévitables à court terme. Les contributions carbone (souvent appelées compensations) consistent à financer des projets externes qui évitent ou retirent des émissions, comme les installations d’énergie renouvelable ou la reforestation.

Avantages :

  • traiter les émissions résiduelles en attendant que les mesures de réduction portent leurs fruits
  • soutenir des co‑bénéfices environnementaux et sociaux (biodiversité, développement local)
  • démontrer un engagement concret quand elles complètent des réductions internes substantielles

Limites :

  • risque de “greenwashing” si elles remplacent les réductions directes
  • qualité variable selon les projets (supplémentarité, pérennité)
  • hausse possible des prix avec la demande et la rareté des projets à haute intégrité

Bonnes pratiques :
Les contributions carbone doivent cibler uniquement les émissions résiduelles, en parallèle d’une stratégie de réduction robuste. Choisissez des projets certifiés, transparents et suivis dans le temps. Elles ne remplacent pas la décarbonation, mais la complètent.

 

 

Conclusion

 

Réduire l’empreinte carbone d’une entreprise est essentiel et possible grâce à une approche structurée. En Belgique, France, Pays‑Bas, Luxembourg et Royaume‑Uni, la première étape consiste à mesurer les émissions des Scopes 1, 2 et 3. Ensuite, fixez des objectifs fondés sur la science et élaborez un plan d’action climat pour intégrer la décarbonation dans chaque département.

Concentrez-vous sur les gains rapides — efficacité énergétique, énergies renouvelables, mobilité durable — tout en développant des actions à long terme dans la chaîne d’approvisionnement, l’économie circulaire et l’IT vert. Impliquez vos équipes, trouvez des financements pour étendre vos projets et suivez vos progrès avec des systèmes de reporting solides.

Lorsque des émissions inévitables subsistent, envisagez des contributions carbone de haute qualité en complément de vos efforts. Cette approche équilibrée génère des bénéfices environnementaux mesurables, assure la conformité réglementaire et renforce la confiance des parties prenantes — pour aider votre entreprise à prospérer dans une économie bas‑carbone.